RECHERCHES BUR MOLIÈRE.
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U troMième estampe -est ie portraabt du maréchal de Turenne. Dans un autre entresol est une boîte à perruque, en peau de senteur, et la « chaire à porter, garnie de damas rouge par dedans, avec les bâtons, » qui est peut-être la chaise du marquis de MascaLrille, et très-certainement edle dans laquelle Molière fut rapporté du théâtre le jour de sa mort '.          %
Des entresols on descend « sous un hangard dans la cour;» c'est la remise de carrosse louée à Baudelle!, mais il n'y a ni carrosse dans la remise, ni chevaux dans l'écurie. Molière se contentait, pour le moment, de la chaise à porteurs,
On remonte ensuite « dans Tune des -chambres de l'appar­tement de ladite damoiselle veuve. » Ici nous sommes, à n'en pas douter, au second étage, chez Molre, dans les pièces qu'il habitait avec sa femme, et où probablement il a rendu le dernier soupir2. Le lit bas, en bois de Royer, avec Jes rideaux de serge d'Aumale, est celui où il a dû s'étendre pour toujours ; la * grande chaire de repos, à crémaillère par les bras, » comme celle d'Argan, le coffre-fort, la petite table basse, le paravent, d'autres objets encore, indiquent bien la chambre du poëte laborieux, souffrant, et dont la caisse est ouverte aux amis. La pièce est tendue d'une «tapis­serie de toile peinte et à bandes de brocatelle à fond bleu. » Les deux clavecins qui sant là marquent la présence (TAr­mande qui, au dire de ses contemporains, avait la voix etrêmement jolie et chantait avec un grand goût le français et l'italien8.
1.  Baron, dit Grimarest, envoya chercheT les porteurs de Molière a pour le « porter promptement chez lui, et il ne quitta point sa chaise de peur qu'il « ne lui arrivât quelque accident du Palais-Royal dans la rue de Richelieu a où il logeoit.» (Ia vie de M. de Molière, 1705, in-12, page 289.)
2.  Suivant le récit de Grimarest, quand Molière fut dans sa chambre et couché, il * envoya demander à sa femme un oreiller rempli d'une drogue « qu'elle lui avoit promis pour dormir. » Un instant après il commença à cracher le sang et dit à Baron : «Allez dire à ma femme qu'elle monte;» et quand « sa femme et Baron remontèrent, ils le trouvèrent mort. » {Ibid. pages 290 à 292.)
3« Voyez rarticlè du Parisien sous l'année 1682 » disent & ce sujet les frères Parfaict dans leur Mistoire du Théâtre Francou, tome Xl, page 323.